Marguerite O.

Conseillé par (Libraire)
27 juin 2018

De l'inconvénient d'être mariée, et de l'identité féminine (1)
Publication 1848.
Mme Graham s'installe près d'un petit village avec son jeune fils. Elle suscite la curiosité des
trois ou quatre familles comme il faut du voisinage dont la vie manque de variété, il est vrai.
Belle, instruite mais très peu sociable, elle fascine le jeune Gilbert par son intelligence et son aura, si différentes de ce qu'il connaît dans son entourage. De l'avis général, il va épouser la jolie Eliza Millward, la fille du pasteur, même si sa mère ne trouve pas ce parti digne de son fils. Mme Graham oppose un mur opaque à la curiosité des voisins et bientôt commencent les cancans: qui est-elle , est-elle vraiment veuve, qui est le père de son fils ?
Des trois soeurs Brontë, Anne a le plus d'humour et il paraît dans son tableau de la vie d'un village dont elle ne camoufle pourtant pas la médiocrité et la mesquinerie. Quant à l'histoire de Mme Graham, Anne la raconte avec une brutalité et une franchise qui choquent encore. Le livre fit scandale à sa parution et on le déconseilla aux femmes, parce que trop inconvenant. (Comme ses soeurs Anne avait publié sous pseudonyme plutôt masculin, mais les critiques pensaient-ils vraiment qu'un homme aurait écrit ce livre?)
Anne Brontë (1820-1849) a travaillé comme gouvernante. Elle est morte célibataire à 28 ans, après avoir assisté à la déchéance alcoolique de son frère Branwell.
Lire en pendant « Le secret de Lady Audley » .

19,50
Conseillé par (Libraire)
20 juin 2018

1975. Le jour de ses cinq ans maman, a préparé une grande surprise pour Puck. Un vieux monsieur dans une grosse voiture noire les emmène vers leur nouvelle demeure, chez lui dans 'le château marron' dans une commune huppée des environs de Rotterdam. D'abord Puck l'appelle tonton Monsieur bien qu'il veuille qu'elle dise 'papa', mais, lui explique-t-elle, elle a déjà un papa: Mamie Crooswijk dit qu'il est parti pour Pétaouchnoque mais il n'est pas mort, il est chauffagiste.
Ainsi commence l'histoire de Puck que nous allons suivre pendant presque 10 ans.
Maman est aux anges. Bistouquet alias Ludovic alias tonton Monsieur alias papa lui donne beaucoup d'argent pour s'acheter tout ce qu'elle veut. Une jolie femme comme elle a le droit de montrer ses belles jambes, de porter un manteau de fourrure. Elle rêve d'un mariage comme il faut (conseil de Mamie Crooswijk: « je me débrouillerais pour avoir quelque chose écrit noir sur blanc »), surtout de la robe. Puck a des poupées, des jouets, plus tard un poney.
Différence de milieu, de classe: argent, snobisme, hostilité de la 'belle-famille': tout cela peut former un regard désabusé et, à quelques décennies de distance, amusé sur la société. Si ce n'était que tout cela, mais on apprend bientôt quelle sera la vie de Puck dans 'le château marron'.
Sans geignement ni auto-apitoiement, avec parfois un humour grinçant, l'histoire d'une petite fille, puis adolescente, entre une mère infantile et un ogre.
Lucide et courageuse, Puck est une héroïne.

roman

Le Livre de poche

Conseillé par (Libraire)
31 mai 2018

Si proche, si loin

Une grande épopée d'exploration de la Wallonie, de la Flandre et de Bruxelles (la minorité germanophone à l'est est très discrète). L'auteur est un francophone qui apprécie le versant flamand de son plat pays. C'est la juxtaposition de ces éléments -on n'ose dire 'l'union'- qui rend la Belgique fascinante.
Il s'agit de ce qu'on appelle les lieux de mémoire – ce cocktail capiteux d'histoire, de géographie et d'imaginaire.
Le narrateur anonyme a 11 ans en 1958 (tiens tiens, comme Patrick Roegiers...) mais puisque le passé est toujours présent tout le monde peut rencontrer tout le monde. Victor Hugo donne son avis sur le tourisme à Waterloo; La Malibran chante sur scène avec Brel; Claus* et Conscience** font un peu de vélo à travers la Flandre avec le narrateur qui, après avoir vu la bataille des Éperons d'or (1302), participe (brillamment!) au tour des Flandres, cette course classique pour les vrais de vrais, les flandriens; puis il arrive aux tranchées de la Grande Guerre, où des poilus flamands sont commandés par des officiers francophones; il entre dans un tableau de Bruegel et y reconnaît Marc Dutroux.
On croise, bien sûr, Tintin et Hercule Poirot, Ensor et le duc d'Albe et beaucoup, beaucoup d'autres; on survole le pays dans le ballon de Nadar et sur le cheval Bayard, et on vogue dans le navire du capitaine Haddock. En sirotant une kriek, en dégustant une cramique, en reniflant ce parfum de gaufre qui flotte dans l'air de Bruxelles, on visite l'Atomium, l'Expo de '58. Quel bonheur!
La langue exubérante de Roegiers nous emmène dans une lecture jubilatoire.

* 'Le chagrin des Belges' ** 'Le lion de Flandre'

roman

Le Livre de poche

Conseillé par (Libraire)
31 mai 2018

Si proche, si loin

Une grande épopée d'exploration de la Wallonie, de la Flandre et de Bruxelles (la minorité germanophone à l'est est très discrète). L'auteur est un francophone qui apprécie le versant flamand de son plat pays. C'est la juxtaposition de ces éléments -on n'ose dire 'l'union'- qui rend la Belgique fascinante.
Il s'agit de ce qu'on appelle les lieux de mémoire – ce cocktail capiteux d'histoire, de géographie et d'imaginaire.
Le narrateur anonyme a 11 ans en 1958 (tiens tiens, comme Patrick Roegiers...) mais puisque le passé est toujours présent tout le monde peut rencontrer tout le monde. Victor Hugo donne son avis sur le tourisme à Waterloo; La Malibran chante sur scène avec Brel; Claus* et Conscience** font un peu de vélo à travers la Flandre avec le narrateur qui, après avoir vu la bataille des Éperons d'or (1302), participe (brillamment!) au tour des Flandres, cette course classique pour les vrais de vrais, les flandriens; puis il arrive aux tranchées de la Grande Guerre, où des poilus flamands sont commandés par des officiers francophones; il entre dans un tableau de Bruegel et y reconnaît Marc Dutroux.
On croise, bien sûr, Tintin et Hercule Poirot, Ensor et le duc d'Albe et beaucoup, beaucoup d'autres; on survole le pays dans le ballon de Nadar et sur le cheval Bayard, et on vogue dans le navire du capitaine Haddock. En sirotant une kriek, en dégustant une cramique, en reniflant ce parfum de gaufre qui flotte dans l'air de Bruxelles, on visite l'Atomium, l'Expo de '58. Quel bonheur!
La langue exubérante de Roegiers nous emmène dans une lecture jubilatoire.

* 'Le chagrin des Belges' ** 'Le lion de Flandre'

11,00
Conseillé par (Libraire)
10 avril 2018

Ka, originaire d'Istanbul, arrive à Kars, qu'il ne connaît pas, après une longue absence en Allemagne. Il est poète mais a quand-même accepté la commande d'un journal pour des articles car il espère retrouver un ancien amour. Rien n'est simple: parti depuis longtemps, il a perdu ses repères. Ceux qu'il connaissait ont changé, lui aussi.
Il commence à neiger. Kars va être coupé du monde pendant quatre jours. Un vague malaise plane.
Et la neige tombe toujours, couvre la ville, adoucit les contours, assourdit les bruits, avale les couleurs, ralentit les mouvements.
L'ambiance est irréelle, onirique, dans cette ville nappée de blanc. Kars existe-t-il vraiment ou est-ce un conte? Un événement violent va rompre l'engourdissement.*
Prenant et original, un grand plaisir de lecture.

*Un conseil: ne pas lire la 4° de couverture qui en dit trop!