Magali B.

Oeuvre poétique complète

Signes Balises

25,00
Conseillé par (Libraire)
9 mars 2024

🚢 Poésie sur les flots

🚢 Proues de cargos, escales au port, quarts de nuit. Alger, Djibouti, Tahiti, Colombo. Odeurs d’algues, brumes océanes, bars malfamés, filles que l’on dit « de joie ». Poète tout autant que marin, Nikos Kavvadias (1910-1975) a probablement passé plus de temps à naviguer qu’à fouler la terre ferme. Il en a tiré une poésie puissante, imprégnée des rudesses de la mer et de ces départs tantôt euphoriques, tantôt désespérés.
🚢 « Toute ma vie je resterai l’amoureux, idéal et abject, / des voyages lointains et des étendues bleues, / et je mourrai un soir pareil à d’autres soirs / sans avoir dépassé l’horizon vaporeux. »
🚢 L’excellente préface de son traducteur français, Pierre Guéry, resitue l’homme dans son époque et la geste poétique dans le parcours du marin. Et pour la prose, on relira "Le Quart" (1954, réédition en 2008 aux éditions Folio), roman dans lequel Kavvadias fait de la mer son personnage principal, pour le meilleur et pour le pire.

Elan vert

13,90
Conseillé par (Libraire)
5 mars 2024

🐥 Notre cœur bondit d'amour pour cet album débordant de tendresse !

🐥 Pleine d'oiseaux, de papillons et de fleurs, la forêt tropicale du Bengale est le paradis d'Indira, la jardinière-fleuriste qui murmure à l'oreille des feuilles, des pétales et des branches. Pour Hari, l'inventeur loufoque de trucs et de machins, ce n'est pas la même chanson : car lui qui aime tant la ville est tombé en panne d'essence au beau milieu de cette forêt, et en plus il s'est perdu ! Or, le temps qu'Indira le raccompagne jusqu'à son véhicule, les voilà tous les deux tombés amoureux... Mais comment s'aimer quand on est si différents ?
🐥 Au gré de courtes lettres pleines de tendresse, la jardinière et l'inventeur apprennent à se connaître et rêvent de se rejoindre. Les dessins aux teintes douces et fleuries de Sophie Rohrbach accompagnent avec inventivité le texte joliment rythmé de Laurence Gillot – jusqu'à la double-page finale, la préférée de La Géosphère : normal, il y a un planisphère dessus ! Mais chut... On n'en dira pas plus, pour garder la surprise aux enfants à partir de 4 ans !

Fish WU

Rue de l'échiquier

24,90
Conseillé par (Libraire)
1 mars 2024

Un témoignage puissant, rare, sur une époque pourtant pas si lointaine...

✏️ Jeune adulte, le dessinateur Fish Wu prend un jour conscience du parcours douloureux de sa grand-mère, une très vieille dame dont la famille entière a été victime, à divers égards, de la révolution culturelle chinoise. Il entreprend alors de la questionner, avant que sa mémoire ne s'effiloche complètement : "pour que cela reste gravé", dit-il, et ainsi rendre hommage aux anonymes que l'Histoire a malmenés au point de les dissuader de témoigner.
✏️ Dans sa BD qui jongle avec les temporalités et les fils narratifs, Fish Wu évoque l'oncle et le père de sa grand-mère, frères lettrés que le régime maoïste a broyés et séparés. Il raconte aussi d'où venait son grand-père, et dans quelles circonstances tragiques il s'est marié à sa grand-mère. Le deuil, l'exil, les liens familiaux : autant de thèmes douloureux qui traversent ce récit, dans lequel les voix s'entrecroisent pour dire quels torts irréparables peut causer un pouvoir autocratique. L'excellent travail de traduction de Bertrand Speller permet de saisir les subtilités des propos, notamment ceux qui se cachent en arrière-plan des images.
✏️ Quant aux dessins au trait noir de Fish Wu, ils sont d'une précision ahurissante, presque hallucinée, oscillant entre méticulosité documentaire et hachures presque rageuses, vibrantes de colère. Les visages sont travaillés, détaillés, fouillés, comme si, en les ancrant dans la page, le dessinateur tentait de les sauver de l'oubli.

Conseillé par (Libraire)
15 février 2024

🐥 Pour découvrir la vie autour du lac Baïkal (dès 5 ans)

🐥 Youri a six ou sept ans et il vit dans un endroit pas comme les autres : au bord du lac Baïkal, "le plus grand réservoir d'eau douce de la planète". Et son papa exerce un métier pas comme les autres : il est chasseur de glace. Car l'hiver est tellement froid en Sibérie que l'eau pour boire et cuisiner ne peut pas couler des robinets. Il faut que des hommes courageux aillent tailler dans la glace du lac de gros blocs, qui sont ensuite acheminés devant chaque maison.
🐥 Du récit de ce quotidien étonnant mis en mots par Séraphine Menu émane une douceur qui répond à celle des illustrations si paisibles de Marion Duval. Les grandes doubles pages font la part belle aux paysages et intercalent dans l'histoire de Youri et son papa des explications sur la faune, la flore, et la culture des populations installées dans ces contrées reculées. Une construction originale, dans laquelle la poésie se met au service de la découverte. C'est très réussi !

29,90
Conseillé par (Libraire)
9 février 2024

🎨 Un splendide voyage à travers le temps, les objets, les couleurs

🎨 Pour une fois, on ne vous emmène pas en voyage. Ou alors, c'est un voyage à travers le temps, les objets, les couleurs. De toute façon, il nous FALLAIT lire la nouvelle BD de Simon Lamouret, lui qui nous avait enchantées avec ses précédents opus consacrés à l'Inde.
🎨 Point d'Inde ici, ni de grand voyage aux antipodes. Nous sommes dans une campagne française anonyme et, plus précisément, dans une vieille maison un peu délabrée. Élise, tout juste séparée du papa de son petit Antoine, vient de l'acheter pour une bouchée de pain. La condition : reprendre la bâtisse avec tout ce qu'elle contient. Car elle a été laissée dans son jus depuis la mort, presque quarante ans auparavant, de son ancien propriétaire. Commence alors un étrange travail d'archéologue dans le bazar de celui qui, s'il n'était pas peintre, était du moins amateur d'art. Élise peut compter sur la bonne volonté de ses parents venus l'aider, malgré leur approche très différente, beaucoup plus conservatrice, des objets, vêtements, bibelots et décorations que leurs explorations exhument.
🎨 "L'homme miroir" est un roman-graphique-monde, dans lequel les frontières entre réalité, passé et imagination sont volontairement brouillées. L'auteur-illustrateur jongle avec les temporalités et les narrateurs, semant des indices qui incitent à une lecture ludique et attentive. Chaque objet plonge la personne qui le manipule (Élise, Antoine, les parents) dans des souvenirs qui, parfois, ne lui appartiennent même pas. C'est vertigineux, incroyablement virtuose et porté par des illustrations quasi fauvistes qui nous en mettent plein les mirettes. Une BD qu'il faudra, pour sûr, relire plusieurs fois pour en saisir la formidable richesse.