__Troubles__

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Blogueuse littéraire toujours à la recherche de la perle rare !

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6 juillet 2016

Une pépite ♥

J'ai connu l'auteur grâce à son recueil de nouvelles "Macadam", mais la qualité variable de ces dernières ne m'avait pas totalement convaincue, donc j'ai voulu lire cet fois un roman pour me faire mon opinion.

Tout d'abord, j'ai adoré la couverture, esthétiquement je l'ai trouvée au top, le travail qui a été fait est remarquable de sobriété.

L'histoire en elle-même est assez simple, deux protagonistes principaux qui s'occupent pour l'un des morts et l'autre des vivants et comment leurs destins vont se croiser et s'imbriquer. Les personnages sont attachants, car ils sont "normaux", ont des soucis, des chemins de vie compliqués mais sont positifs et apportent la chaleur et le sourire autour d'eux, Ambroise m'a touchée grâce à ses failles, il à un je-ne-sais-quoi de sensible, qui ne permet pas l'indifférence, Manelle exerce la même profession que ma mère et j'ai eu l'occasion de visiter avec elle un vieux monsieur que je n'oublierai jamais, donc j'ai facilement pu m'imaginer son quotidien et les sentiments qui sont les siens.

J'ai eu peur du dénouement, j'ai pleuré, car oui je suis sensible, et j'ai ri, ce roman m'a fait passé par tous les sentiments et restera à jamais dans ma mémoire de lectrice comme une énorme leçon de vie !

Jean-Paul Didierlaurent a un style très agréable à lire, sans trop de fioritures, mais plein de sensibilité, la construction du roman, en chapitres assez courts donne un très bon rythme de lecture et on se voit tourner les pages très rapidement, car on se dit à chaque fois "Encore un chapitre !"

Je ne peux que recommander cette lecture et ne me lasserai jamais d'en parler autour de moi.

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1 juin 2016

Moderne

Je suis tombée par hasard sur ce roman lors d'un passage en librairie, remis en évidence lors de la sortie de l'adaptation cinématographique de ce dernier, je me suis laissée convaincre par l'auteur et pour une fois par la couverture !

Antoine, notre narrateur a quitté femme et enfants car il n'a pas assumé la maternité qui a transformée son épouse et lui a volée sa place. Il fait en quelque sorte une crise de la quarantaine, mais à la mi-trentaine. Lorsqu'il doit accueillir ses deux filles pour la première fois, il vit une révolution, il doit apprendre à les connaitre et à devenir père !

On le suit dans son emménagement, chez le pédiatre, à l'école... On se prend peu à peu au jeu et on arrive à éprouver un peu de sympathie pour cet égoïste, et on souhaite même une fin de conte de fée.

Xavier De Moulins a un style ni simple, ni ampoulé, il sait où il veut aller et ne fait pas dans la fioriture. Il s'agit d'un roman assez court puisqu'il ne compte que 163 pages et les chapitres n'excèdent jamais la dizaine de pages, ce qui donne un rythme rapide au récit. Très ancré dans la réalité des couples des années 2000/2010 ce roman parlera aux couples modernes.

J'ai passé un moment agréable avec Antoine, Alma et Claire mais ce roman ne fera pas partie de mes préférés.

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30 mai 2016

Attention à vos arrières !

Ca partait bien, le résumé était attirant, le sujet pile poil dans mon obsession pour les zombies... puis sont arrivés les remerciements et là je me suis demandé, quel genre de narcissique pouvait dédier son roman à Stephen (King), Georges (Romero) et Wes (Craven) ? Tous ces grands noms du fantastiques sont connus de tous ou presque et sont des références, et pas seulement dans l'univers des zombies... Bref, j'avais un à priori assez négatif en débutant ma lecture, puis les choses se sont corsées ! Eh oui, ça pouvait être pire... A la page 10, soit la seconde du prologue, une phrase m'a donné envie d'abandonner "Jake sentit sa quéquette se ratatiner au fond de son slip", cela faisait beaucoup trop de style et de poésie d'un coup. J'ai persévéré et j'ai ensuite découvert ce que j'ai pris dans un premier temps pour un manque d'imagination mais qui était en fait une série de clins d'yeux à une culture geek des années 1990, à la p. 18 le cimetière de "Silent Hill" (jeu vidéo angoissant), l’hôpital "Cook County" p. 27 (cf la série Urgences) et la mère d'un personnage s'appelant Joanna Summer p. 28(Summers étant le nom de famille de la célèbre Buffy), et pour clore la liste des exemples, p. 112 Sarah Gellar, 1956-1997 (double référence à Buffy puisque son interprète n'atait autre que Sarah Michelle Gellar et la première diffusion de la série datait du 10 mars 1997)

J'ai commencé à me dire que peut-être cela allait devenir intéressant. Le style de l'auteur n'a rien de révolutionnaire et est même parfois un peu trop familier, l'histoire est typique des films d'horreur, ça se passe le soir d' Halloween, on invoque des esprits, il y a un peu de mysticisme... Tous les ingrédients sont réunis pour une histoire effrayante. On voit même apparaitre le terme d' "Armée des morts" (Dawn of the dead en VO) à la page 122 remake de 2004 du film Zombie de Georges Romero (1978). Vous aurez compris que j'ai bien lu en détail le roman est que mon avis sera le plus éclairé possible. Donc les morts se relèvent et la ville de Deep harbor est attaquée, on comprend au fil du récit que cela fait suite à une malédiction suite à la chasse aux sorcières ayant eu lieu au XVIIème siècle dans le Massachusetts, mais tout n'est pas explicitement dit, pourquoi la vengeance se fait de cette façon ? Mystère ! On se doute que si l'action se déroule la nuit d'Halloween c'est que la croyance populaire affirme que la frontière avec le royaume des morts est moins tangible ce soir là, mais dès le levé du jour les morts se manifestent, est-ce un problème de cohérence ? L'auteur mélange un peu tous les poncifs du genre, charnier de la guerre de Sécession, cimetière indien et fête foraine sont au rendez-vous.

Le roman se lit assez facilement si on accroche à l'histoire et ce que j'ai le plus apprécié c'est l'absence de Happy End, pour moi il n'y a pas de meilleure fin ,elle est digne des films de Romero ou de Craven. J'ai beaucoup aimé la trame narrative qui ajoute, une dimension cinématographique au récit.

Je vous recommande ce livre si cette culture est la votre car l'auteur a distillé avec brio les références à ses modèles, la scène sur le bateau m'a rappelé des souvenirs d'enfance lorsque je regardais les films de Romero avec ma mère...

Seul coquille notable à la page 295 ou deux zéros sont venus s'ajouter au texte "s'illu00minèrent".

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11 mai 2016

Une jolie histoire

C'est d'abord le titre du roman qui m'a attiré et ensuite le résumé m'a convaincu. La couverture est originale et sa couleur pastelle donne le ton du récit.

Le roman commence lors d'une fin de soirée alors que Julia ramène Paul à son domicile, puis les chapitres s'enchainent entre présent avec Julia et son besoin de repères transgénérationnels et Paul qui nous faut vivre son passage à la vie d'adulte après la Seconde Guerre Mondiale.

Julia fait tout ce qu'elle peut pour se faire apprécier du vieux monsieur, quitte même à fouiller dans ses effets personnels, ce dernier se livre très difficilement et de façon sporadique. Ces deux solitaires vont se trouver, s'apprivoiser et se lier d'amitié, cette amitié va d'ailleurs modifier la perception qu'a Julia de la vie.

L'histoire est très plaisante et on a très vite envie d'en connaitre plus sur la vie de Paul, le personnage de Julia est moins attachant.

La thématique de ce roman est très moderne et m'a donné envie d'en connaitre davantage sur la vie de mes grands-parents qui malheureusement ne sont plus là pour se raconter. C'est un roman qui créé du lien et c'est assez rare pour le souligner.

Au niveau du style, une petite répétition m'a un peu agacée, Bérengère de Chocqueuse utilise à outrance l'expression "quelques dizaines de minutes" mais vraiment c'est pour aller dans le détail, car à part cela son style est fluide et agréable à lire.

Mon seul bémol concerne la fin du roman, trop ouverte, à mon sens la boucle n'est pas bouclée, j'en attendais un peu plus.

Vous aurez compris que j'ai vraiment passé un bon moment de lecture et si le thème vous intéresse n'hésitez à vous procurer le roman chez votre libraire préféré !

Ça a débuté comme ça...

Flammarion

19,00
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12 avril 2016

Ôde à la littérature !

J'adore Fabrice Luchini depuis de nombreuses années et j'ai eu la chance de le voir sur scène réciter les textes de La Fontaine notamment, opportunité offerte par ma moitié pour mon anniversaire, alors bien entendu je me suis précipitée sur son premier livre. Ce dernier est présenté comme une autobiographie, ce qui a pu en déstabiliser plus d'un à la lecture puisque Fabrice parle beaucoup des textes qui l'ont marqués et relativement peu de sa personne, enfin ça c'est si on s'arrête au premier degré de lecture.

Tout débute par un portrait tracé à partir d'une ligne de bus, d'un quartier puis s'étend à une profession et fini par une vocation, trouvée par hasard mais qui fini par faire sens lors de la découverte de grands textes, de grands auteurs et de personnes de talents.

Fabrice Luchini, angoissé de nature, ne sait pas parler de lui car il ne se sens pas assez intéressant, il préfère faire découvrir ce qu'il y a de mieux en terme de littérature, non pas seulement en terme de sens mais aussi de forme, il ne s'arrête pas aux beaux mots mais travaille aussi les sonorité et la construction lexicale.

Les chapitres dans lesquels il aborde sa vie, son expérience d'acteur, sont plutôt légers et agréables à lire, fluides et parfois plein de drôlerie, à l'image du personnage médiatique. Lorsqu'il nous parle de Céline, La Fontaine etc il est pointu, jusque dans le détail. J'ai vraiment beaucoup aimé le chapitre où il aborde sa rencontre, au propre comme au figuré avec Roland Barthes, sachant que j'ai eu beaucoup de mal à saisir cet auteur durant mon cursus universitaire, la sémiotique était pour moi une véritable torture, mais grâce à Monsieur Luchini, j'ai eu la chance cette fois de percevoir, l'espace d'un instant l'intérêt des écrits de Barthes et peut-être relirais-je "Mythologies" un jour.

Il y a deux choses que j'aime à penser, la première est qu'il existe un moment dans la vie d'un lecteur pour chaque ouvrage, tout n'est que question de timing, et la seconde est que nous sommes ce que nous lisons. Le livre de Fabrice Luchini me conforte dans cette façon de penser, il se dévoile à ses lecteurs en ombre chinoise, derrière les mots de ceux qui ont tout dit de façon si remarquable.

Son analyse de Molière nous démontre que les thématiques abordées par le dramaturge sont toujours d'actualité et j'avoue lui donner raison à propos de Rimbaud, aujourd'hui encore je cherche le sens du Bateau Ivre...

Certains diront qu'il ne s'agit pas vraiment d'une autobiographie ou que Fabrice est plus doué à l'oral qu'à l'écrit, à ces derniers je répondrais qu'à chaque phrase j'ai entendu l'auteur les dire, qu'il s'agit bien de sa façon de s'exprimer qui est aussi prenante avec ce format que lors de ses représentations et prestations télévisuelles ou radiophoniques.

Fabrice Luchini fait preuve à mon avis de subtilité, il ne livre que l'essentiel, ce qui permet de se faire une meilleure idée de sa personne. Lorsqu'il joue le jeu de la télévision, des personnes qui l'invitent il est truculent, dans son livre il est fidèle à lui-même, il parle de ses angoisses, de ses interrogations.

La prochaine fois que je le verrais je lui dirai sûrement "Allez les verts !" et j'espère qu'il écrira d'autres livres, parfois difficiles d'accès mais méritant chaque instant passé à les lire.

J'ai appris beaucoup de choses sur Fabrice Luchini et j'éprouve beaucoup de tendresse et d'admiration pour cet autodidacte qui est incontournable dans le paysage culturel de notre pays.

Vous aurez compris que ce livre est un véritable coup de cœur et je remercie ma moitié de me l'avoir offert et d'avoir réalisé mon rêve en m'emmenant voir Fabrice sur scène.