Cette rivière Una a tout de tentant, des berges tranquilles pour les pêcheurs, des eaux poissonneuses, des villages paisibles piquetés le long de son cours. Notre narrateur n’a pas assez de mots pour donner à cette rivière de Bosnie une noblesse qui ne semble pas usurpée. Sauf que, suite à une séance d’hypnose, il est happé par les tourments de cette guerre des Balkans qui a englouti ce territoire. Faruk Šehić, l’auteur, nous conduit dans une Bosnie où il jongle, avec brio, entre horreurs de la guerre et lieux bucoliques. Un écrit remarquable qui m’a rappelé l’excellent livre de Ivo Andric, Le pont sur la Drina.
Benoît

Ersin, talentueux dessinateur, vit dans une lointaine banlieue d’Istanbul. Son rêve, devenir auteur de Bd, n’est pas au goût de son père, surtout qu’il fréquente de près des éditeurs satiriques, qui sont dans le viseur des autorités turques. Qu’advienne ce qui pourra. Ersin s’y engouffre. Entre joies et angoisses, il nous fait découvrir un pays oppressant, qui, depuis l’enfance de l’auteur oscille entre dictature militaire et montée islamiste. On suit, également, dans ces planches, cette ville d’Istanbul dont le cœur balance entre l’orient et l’occident. Benoît

Beau temps en vue à la lecture de ce chouette récit de voyage. Yann, originaire de Nantes, a fait un tour du monde sur 3 ans avec son bateau Baluchon, un voilier de 4 mètres, qu’il a construit lui-même. Le but n’était pas de prouver quoi que ce soit au monde, mais de vivre une expérience seul face aux éléments de la nature. Son écrit, simple et vivifiant, est une belle transmission de son voyage. Ce livre est aussi un guide d’accompagnement à celles et ceux qui auraient cette envie de l’ailleurs. En fin d’ouvrage, photos et cahier technique complètent ce livre que l’on dévore. Benoît

Il y a, à l’étage de la librairie, une collection dans laquelle j’ai régulièrement eu envie de me plonger, sans m’exécuter. La collection Versant intime propose à des personnalités d’échanger autour de leur rapport à la nature et de l’influence de celle-ci dans leur travail littéraire, artistique ou scientifique. Poétesse, écrivaine et sportive, Cécile Coulon revient sur son parcours au cœur du Massif Central et son attachement quasi viscéral à sa région d’origine. Ce moment d’intimité avec l'auteure nous donne des ailes ! Valérie

Beauté et violence, peur et tendresse, imprègnent les pages de ce court roman en vers libres. Dans l’Australie du XIXème, Ruby, jeune aborigène ayant survécu au massacre de son clan, et Jack, un trappeur irlandais, vont voir leurs chemins se croiser au cœur d’un environnement raciste qui interdit un tel rapprochement…
Si la construction de ce texte surprend au départ, nous sommes vite happés par la beauté des textes, comme une succession de poèmes qui nous emportent entre la douceur de quelques instants suspendus et la brutalité du pouvoir colonial.
Une petite pépite de la très belle maison d’édition Au vent des îles, dont la beauté des ouvrages est à saluer ! Valérie