Le phénomène menaçant est nettement spatialisé et les enjeux humains exposés le sont tout aussi clairement. On comprend alors pourquoi l'analyse spatiale est un outil dont les responsables de la gestion des risques ne peuvent plus se passer. Le cas de la gestion des risques dans les grandes agglomérations révèle tout particulièrement l'intérêt d'une analyse spatiale car on y trouve des densités élevées de vulnérabilité et l'on dispose, pour la quasi-totalité des grandes villes européennes, des outils de la géomatique nécessaires. Néanmoins, une des difficultés, pour les grandes concentrations urbaines, est que, si les éléments vulnérables sont concentrés et bien connus, les aléas peuvent être extérieurs au territoire urbain, c'est le cas par exemple de risques liés à l'eau, que ce soit du point de vue de la qualité (pollution) ou de la quantité (inondation). Les exemples proposés dans cet ouvrage, s'ils se réfèrent surtout à une logique de prévention, présentent également des logiques de gestion de crise et de retour d'expérience. Certains chapitres rendent compte d'applications urbaines, avec des vulnérabilités très concentrées dans l'espace, d'autres d'applications plus rurales, avec des vulnérabilités et éventuellement des phénomènes plus diffus. C'est certainement dans ce dernier type de cas, qui comprend des phénomènes à dynamique lente, que les applications spatiales, qui intègrent de plus en plus des logiques temporelles, ont une grande utilité sociale en permettant de déceler des évolutions lentes, concernant de vastes territoires, à la fois dangereuses et irréversibles. Dans ce cas, on peut affirmer que l'analyse spatiale est un outil au service du développement durable.