« Un homme encore jeune, c'est-à-dire pas tout à fait ; toujours en forme ; souligne-t-on au cas où certains petits détails auraient dit le contraire, soliloque dans un bar, dessine sur une nappe – il est comédien reconnu, un temps même très connu en interprétant le rôle de Cyrano. Depuis, « à vue de nez », tout va bien, sauf que dans les divers rôles qu'il interprète, sa petite ou la grande histoire qu'il traverse, Cyrano est là, en coulisses, sur scène et dans la vie – après trois cents représentations, au théâtre Mogador en 1983, il le rejouera dans une version intime conçue par sa femme, interprétera De Guiche dans le film légendaire de Jean-Paul Rappeneau puis le mettra en scène avec de jeunes acteurs. Ce n'est pas une maladie qu'il veut soigner, mais une enquête inassouvie jusqu'alors qu'il veut poursuivre... il décide d' « aller plus loin que le bout de son nez ».
Cyrano accompagne la mémoire nationale et touche le cœur de chacun. On y aime d'abord le clairon et les pizzicatis des larmes et bien souvent on laisse traîner dans sa tête le désir vague de retrouver la clef d'une énigme apparue si claire le temps de la représentation.
Jacques Weber.
« Si Cyrano rédigeait les lettres d'amour de Christian à Roxane, ce n'est pas lui qui a écrit le livre de Weber. C'est bien Weber. Mais, sous l'influence manifeste du bretteur, de l'apostropheur, du brave cœur, son écriture est d'estoc et de taille, rapide, enlevée, généreuse, ardente, imagée, efficace. Ça tient au corps. C'est désordonné. C'est exalté. Ça déborde. C'est souvent magnifique. Mais pas avec les mots de Rostand. Avec les siens, qui sont bien d'aujourd'hui » (Bernard Pivot - Le Journal du Dimanche – 26 novembre 2011)
Au sommet de son art, Jacques Weber nous offre une lecture à la hauteur du grand comédien qu'il est, liant les rires les plus francs et généreux à l'émotion la plus dense... une grande confidence attendrie faite au public...
Durée : 5 h 10 min