Le Jardin des Plantes, ou De l'horrible danger de la promenade
EAN13
9782246837244
ISBN
978-2-246-83724-4
Éditeur
Grasset
Date de publication
Collection
Littérature française (1)
Nombre de pages
304
Dimensions
20,5 x 14 x 2 cm
Poids
310 g
Langue
français
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Le Jardin des Plantes

ou De l'horrible danger de la promenade

De

Grasset

Littérature française

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En créant en 1635 un jardin des plantes médicinales à Paris, directement placé sous son autorité, Louis XIII fonde non seulement l’une des plus anciennes institutions scientifiques de France avant l’Académie des Sciences (1666) et l’Observatoire de Paris (1667), mais aussi l’une des plus modernes. Des cours gratuits, donnés en français et non plus en latin au tout-venant  : du jamais vu, qui fait froncer les sourcils à la Sorbonne  !   Car le succès est immédiat, les carabins s’en donnent à cœur-joie de disséquer des cadavres, de ridiculiser les Diafoirus, de découvrir une sexualité aux plantes  : médecine et botanique ne font qu’un au XVIIème siècle et c’est le premier médecin du roi, Guy-Crescent Fagon, qui administre le jardin jusqu’à la fin du règne de Louis XIV.  Au XVIIIème siècle, c’est la surproduction de tout  : des espèces végétales, animales et minérales rapportées par ces missions scientifiques qui sillonnent l’univers, des cabinets de curiosité des grands de ce monde, des touristes qui affluent de toute l’Europe au jardin des Plantes pour rencontrer Buffon, l’auteur d’un des best-sellers de son temps, une Histoire naturelle en 36 volumes qui ignore sèchement son contemporain, le savant suédois Carl von Linné dont la classification fait encore autorité.  Nationalisé à la révolution, sauvé par Lakanal qui voit surtout son aspect éducatif, voici le jardin Royal transformé en muséum. Douze professeurs vont chacun occuper une chaire et administrer l’institution pendant deux cents ans et aucun des promeneurs, peintres ou écrivains qui découvrent avec délices au XIXème siècle la ménagerie, les grandes galeries, le jardin d’Acclimatation (1860), au bois de Boulogne, le musée d’Ethnographie, ancêtre du musée de l’Homme, au Trocadéro (1878) ou le zoo de Vincennes (1934) ne se doute des querelles qui agitent les coulisses de l’établissement et se nomment fixisme, transformisme, Darwinisme, colonialisme, adaptation ou refus de la révolution industrielle, déclin scientifique. L’homme est-il un singe  ? La France apporte-t-elle aux peuples colonisés l’ombre ou la lumière  ? A quoi sert le muséum  ? Comme la pluie qui tombe dans les grandes galeries, faute de crédits, après la Seconde Guerre mondiale et surtout après les Trente Glorieuses, l’histoire naturelle est-elle en train de tomber dans l’oubli  ?
  L’ADN découvert en 1953, qui révèle tout de vous, de votre passé et de celui du vieux renard empaillé ou de la roche emprisonnée, fait-il encore de nous des être humains  ? La numérisation viendra-t-elle à bout du trop plein des musées  ? Va-t-elle rendre à leurs pays d’origine tout ce qui en a été emporté  ? Et la terre qui se décroche par mottes entières sous nos yeux, où va-t-elle  ? C’est dire qu’au XXIème siècle, le muséum a encore devant lui de beaux jours et de belles promenades parmi les dangers de la terre. «  [Celle-ci] peut bien disparaître, disait August Strinberg en 1894, si le jardin des Plantes est épargné, la création sera sauvée.  » Puisse l’avenir lui donner raison  !
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