Le Matin (1884-1944), Une presse d'argent et de chantage
EAN13
9782753568532
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
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Le Matin (1884-1944)

Une presse d'argent et de chantage

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Le Matin, un des plus importants journaux français de la première moitié du
XXe siècle, est à la fois le premier quotidien « à l'américaine » lancé en
France (en 1884) et le premier titre à reparaître sous l'Occupation. Ce
journal, tiré à plus d'un million et demi d'exemplaires au cours de la
Première Guerre mondiale, devait révolutionner la presse française en
important les méthodes du journalisme américain. Dès le départ dirigé par un
affairiste sans scrupules, il devint cependant très rapidement une feuille de
chantage et un organe corrompu largement discrédité. Entre campagnes de
chantage et coups de bluff, grandes fêtes patriotiques et opérations
philanthropiques, Le Matin se distingue de ses concurrents par son caractère
outrancier et son arrogance, particulièrement après son rachat en 1903 par le
légendaire Maurice Bunau-Varilla, qui dirigea le journal pendant plus de
quarante ans. Propriétaire d'un grand quotidien populaire qui connaît son «
âge d'or » dans les années 1900-1910, celui qu'on surnomme l' « Empereur du
Matin », et dont la vénalité n'a d'égale que la mégalomanie, fait trembler
députés, ministres et chefs d'État. Mais, dans l'entre-deux-guerres,
l'équilibre qui avait fait le succès et la puissance du Matin est
progressivement rompu. Le quotidien vire à l'extrême droite et Bunau-Varilla,
plus préoccupé par ses lubies (dont la production du Synthol) que par la
modernisation de son journal, précipite le déclin commercial du titre en le
radicalisant. Champion du rapprochement franco-allemand dans les années
trente, il met aussitôt son journal au service de l'occupant en 1940, ce qui
vaut au Matin, symbole de la « presse pourrie », d'être aussitôt interdit de
parution à la Libération, avant de tomber dans un certain oubli. Ce livre
retrace l'histoire de ce monument de la presse française à partir de sources
jusque-là inexploitées. Au-delà du cas particulier du Matin, il entend poser
la question de la liberté de la presse en régime capitaliste.
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