Valeurs et Modernité
EAN13
9782738161802
Éditeur
Odile Jacob
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Valeurs et Modernité

Odile Jacob

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On connaît l'hypothèse qu'Alain Peyrefitte a magistralement développée dans La
Société de confiance. La croissance n'est pas d'abord fondée sur la richesse
matérielle des nations, qu'il s'agisse des ressources naturelles, du climat,
du capital ou même du travail. Elle est directement liée aux mentalités et aux
comportements, et prioritairement à ce qu'Alain Peyrefitte a nommé l'"éthos de
confiance" - disposition de l'esprit qui privilégie l'innovation, la
responsabilité et la compétitivité. On le sait, l'histoire de l'Europe
occidentale des XVe au XVIIIe siècles illustre de façon particulièrement
pertinente cette thèse. Le propos d'Alain Peyrefitte méritait cependant une
plus ample démonstration. C'est pourquoi il fait ici l'objet de controverses
passionnées entre d'éminents spécialistes. Raymond Boudon revient sur le rôle
que le protestantisme a joué dans l'émergence de l'"éthos de confiance" et
analyse le travail que Max Weber a consacré à cette question. Pierre Chaunu
s'intéresse au fondement ontologique de la notion de confiance : selon lui,
c'est l'émergence de l'idée de transcendance, née avec Moïse aux pieds du
Sinaï, qui rend possible celle de liberté. Jean Delumeau s'attache, pour sa
part, réconcilier les notions de millénarisme et de modernité. Le débat
s'élargit également à d'autres horizons. Ainsi, par exemple, le Japon fait
l'objet d'un traitement à part, qui propose un paradoxe intéressant : en tant
que premier pays non occidental à entrer dans l'ère du progrés, il construit
un modèle différent de la modernité. On aura plaisir et profit à lire ce livre
qui contient de nombreuses autres interventions (René Pomeau, Shmuel
Eisenstadt, Tsehuri Hara, Seymour Martin Lipset, François Caron, Alain
Touraine...) et qui renvoie à des questions finalement très actuelles. Car,
dans ce débat que la nation française mène aujourd'hui avec elle-même, on
oublie trop souvent que la variable essentielle est précisément le
développement. Or celui-ci ne se décrète pas ; il se construit grâce
l'établissement de relations plus actives et plus efficaces entre les acteurs
d'une société. Colloque international à l'Institut de France dirigé par
Raymond Boudon et Pierre Chaunu
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