Convalescences, La Littérature au repos
EAN13
9782251912844
Éditeur
Les Belles Lettres
Date de publication
Collection
Les Belles Lettres / essais
Langue
français
Langue d'origine
français
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Convalescences

La Littérature au repos

Les Belles Lettres

Les Belles Lettres / essais

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Les médecins se montrent souvent désarmés devant cet « entre-deux » qu’on
appelle « convalescence » : période floue, hésitante. Ce n’est plus la
maladie, ce n’est pas encore la santé recouvrée. Blessé, le chevalier
médiéval attend avec impatience le moment de remonter à cheval. Ce repos
forcé inquiète les moralistes et les familles bourgeoises car il oublie les
bonheurs de la vie active. Mais son trésor de sensations enchante les
romanciers, comme on le voit bien chez Jane Austen, Madame de Staël, Zola,
Henry James, Rilke, Proust, Thomas Mann et tant d’autres. La convalescence
préside aussi à des expériences amoureuses, dont certaines frôlent
l’interdiction. La paix de la chambre ou l’effort demandé par la société ?
Goethe hésite. Religion et société bénissent la convalescence quand elle
permet des révisions de vie, voire des conversions dont le roman du xixe
siècle a été friand et dont les plus exemplaires se trouvent dans le roman
russe, notamment chez Tolstoï. Le xxe siècle leur porte un coup de grâce.
Nous sommes et nous restons de grands malades. Du même coup, nous voilà
devenus plus sensibles, plus attentifs, comme l’avait dit Nietzsche, à des
bonheurs aussi intenses que, parfois, minuscules. Car les conforts de la
convalescence ne résistent pas aux catastrophes des temps modernes, ce que
montrent bien les romanciers les plus tragiques (Döblin, Céline).
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