Le fou de l autre, nouvelles

Sophie Képès

Les Éditions Noir sur Blanc

  • Conseillé par
    28 juin 2010

    Un recueil de nouvelles à découvrir !

    Sophie Kélès , déjà auteure de 4 romans, a décidé à travers ses petites histoires de nous parler d'amour, pas celui des contes de fées bien entendu mais celui du quotidien, de l'amour ambivalent , de l'amour d'un seul jour parfois, de l'amour familial....

    Avant de commencer ce type d'ouvrage , il faut savoir que la nouvelle demande plus d'attention de la part du lecteur qu'un roman; en effet il ne faut pas lacher le livre quand bon nous semble , aucun mot ne doit d'être oublié ,il faut rester vigilant sinon certaines histoires peuvent perdre de leur force voire de leur sens ; on peut aussi passer à compter des notes d'humour....

    Le début du recueil de sophie Képès commence avec les histoires d'amour bruyantes d'un voisin , dont la tournure est inattendue...L'auteur , par l'intermédiaire, de son personnage central nous assène quelques sentiments sur les limites de l'amour « Mais puisqu'on s'épousait devant le maire, pourquoi ne pas divorcer dans le maire-ou même entre soi ? Au lieu de se retrouver devant des toges noires comme de vulgaires délinquants? Où était la logique dans tout çà ?... » et met à mal le côté fleur bleue des relations amoureuses. « Qu'on nous prévienne honnêtement , qu'on ne nous raconte pas de salades, plus de contes de fées, pplus de « mon prince viendra », finis les « vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants », qu'on transforme toutes les poupées Barbie en pleureuses professionnelles kosovares et tous leurs Ken en Julio Bazooka, afin que les fillettes du monde entier sachent enfin à quoi s'en tenir...
    J'ai beaucoup aimé cette nouvelle et la chute est assez cocasse.

    La deuxième nouvelle est plus âpre et le thème m'a moins convaincu.Très probablement car le tempèrament du personnage principal est trop éloigné du mien; elle dit d'ailleurs : « Tout à fait typique de ma nature , ça : m'éprendre de cette machine de guerre spécialement conçue pour me détruire.Dès qu'il y avait deux mètres de fil barbelé électrifié dans le coin , je fonçais dessus et m'y écartelais, avide de griller comme une mouche sur une lampe bleue. »
    Mais l'auteure y parle cependant très justement des sensations d'une personne qui tombe amoureux :  « Je ne m'étais pas rendu compte tout de suite que j'étais mordue.C'est mon corps qui s'en était rendu compte à ma place.Il avait très vite adopté les symptomes classiques, nervosité, sensation de manque , apnée »
    Dans cette nouvelle Sophie Kélès, se moque gentiment ,tout en mettant en avant leur talent , de quelques anciens écrivains tels Nerval à découvrir.

    La troisième nouvelle « La touche bis » déroule son histoire à un rythme soutenu tout en décrivant intelligemment les personnages et nous tient en haleine jusqu'à une fin étonnante dans un bistrot!
    J'ai également beaucoup aimé celle ci .

    Je n'ai pas été du tout embarquée par « Débarquement » la nouvelle suivante (oui je sais le jeu de mot était facile ...mais c'est totalement cela !).

    La petite nouvelle suivante « Défaite » veut démontrer comment l'amour peut rendre aveugle et combien le temps peut nous ouvrir les yeux.
    « Stendhal dit quelque part que l'amour s'empare de nous par deux voies : les sens et l'imagination. Je ne sais plus où, mais qu'importe? Ce salaud de Stendhal a tout écrit sur les états et les nuances infinies du sentiment amoureux. Ainsi j'avais été prise par l'imagination , alors que H l'avait été par les sens. Nous étions entrés en contact au cours de trajectoires inversées.Une si brève concordance, pour un si long désastre... »

    Et enfin Sophie Kélès finit avec « le fou de l'autre » titre Eponyme du recueil et elle finit merveilleusement ce livre à travers une tranche de l'histoire d'un drôle d'amour(?) paternel envers sa fille , qui malgré le dénigrement et le peu d'attention dont cet homme fait preuve envers elle , lui rend encore visite dans sa maison où il vit avec sa belle mère. C'est lors d'une de ses visites , qu'elle arrive finalement à une conclusion logique sur leur relation.
    « (…) depuis que j'avais, en m'inspirant de la méthode dite « essais/erreurs » employée par la nature dans l'évolution des espèces, réduit la durée de mes séjours dans le domaine paternel d'une semaine à quatre jours, puis trois, et désormais deux: c'était plus qu'il n'en pouvait supporter. Et moi donc...Le stress était si intense que je cherchais toujours mon second souffle , dans nos échanges qui ne ressemblaient que de loin à des dialogues. ».

    Au final , un recueil qui m'a beaucoup plu ; seule , une unique nouvelle ne m'a pas enthousiasmée J'ai suivi chaque personnage , très différent, sans jamais m'ennuyer.
    Un recueil que je conseille donc aux amateurs de nouvelles. Ma préfèrence allant à 3 nouvelles en particulier :  « Le fou de l'autre », « La touche Bis » et « Il n'y a pas que les bondes ».

    Bonne lecture !


  • Conseillé par
    4 juin 2010

    Sept nouvelles qui sont des extraits de vies de différentes femmes. Je n’ai pas souri, je n’ai pas été émue ou surprise. Il y a des nouvelles qui ne sont pas à chute mais dont la fin apporte quelque chose : une explication, un élément supplémentaire.

    Mais, ici dans ce recueil, chacune de ces nouvelles m’a parue s’effondrer….