Les roses fauves, Roman

Carole Martinez

Gallimard

  • 24 janvier 2021

    Depuis Le Coeur cousu, je cherche inlassablement dans les textes de littérature ce champ lexical du fil. Les Roses fauves, le dernier roman de Carole Martinez confirme son talent de conteuse. La narratrice nous emmène en Bretagne, où elle se réfugie pour écrire dans un hameau une sorte de Barbe-Bleue contemporain. Mais c'est la postière qui retient toute son attention Lola Cam, la boîteuse, conserve précieusement dans l'armoire familiale bretonne une collection de coeurs cousus, où ses ancêtres espagnoles enfermaient leurs souvenirs. Longtemps, elle a respecté la tradition de l'interdit, puis elle ouvre le coeur de sa lignée et découvre un passé teinté de réalisme magique et de merveilleux. Les vies émiettées des femmes ressemblent à celles immortalisées par Lucien Clergue. " Parfois Lola les entend s'emballer, enfermés dans leur armoire, s'emballer comme des petits cadavres de cheveux fous ou des fantômes de tissu furieux de voir leur bouche cousue à jamais ". Le sang des fables court de génération en génération, il irrigue de terreurs fauves Lola Cam et agite ses profondeurs. La narratrice accède à l'espace intime où battent les coeurs emplis de secrets. Son projet d'écriture gratte les mots volatiles de Lola. Un roman n'est pas un mensonge. Celui de Carole Martinez conte comment un jardin peut enseigner l'amour, comment une femme peut devenir fleur pour attirer les bourdons. C'est curieux de passer une bonne partie de sa vie dans les fictions, quand la raison ne tient plus qu'à un fil. Les romans ne mettent pas à l'abri, ils exposent. Parfois, la narratrice m'a perdue dans les histoires des aïeules où les roses se comportent comme des ronces. Les textes littéraires poussent comme les fleurs, en dehors du contrôle et comme les roses fauves, ils saccagent le fil narratif et tout semble décousu. Alors le roman devient gouffre où l'on file les jours à la lecture foisonnante de ce roman baroque.
    " Je suis seule avec mes personnages, seule à broder un monde second à petits points, un texte que mes nuits démaillent."


  • Conseillé par
    1 décembre 2020

    Quel plaisir de participer à l’écriture du dernier roman de Carole Martinez.
    Interpellée par une carte postale d’un village breton où figure une femme qu’elle pense boiteuse, elle y loue une maison pour écrire un roman sur Barbe Bleue.
    Là, elle fait la connaissance de Lola, la postière, boiteuse elle aussi.
    Lola, détentrice des secrets de ses aïeules enfermés dans des cœurs cousus.
    Lors, Barbe Bleue s’éloigne, et elle commence à écrire l’histoire de Lola et celle de la boiteuse de la carte postale.
    C’est onirique, poétique, un peu fantastique.
    En quelques mois, on croise plein de personnages différents mais aux destins un peu semblables.
    La magie des fleurs et des odeurs s’empare du lecteur.
    Tout est magique, tourbillonnant, envoûtant.
    Le style est aussi riche et captivant que dans ses deux premiers romans.
    Un grand bonheur que d’avoir lu ce livre.


  • Conseillé par
    26 novembre 2020

    Coup de cœur de La Chouette

    Ce nouveau livre de Carole Martinez vous plongera dans son univers incroyable, fait de légendes, de malédictions, et d'histoires de famille qui façonnent les personnages du roman.
    En lisant les confessions remplissant le "cœur" de son aïeule, Lola Cam va ouvrir une brèche entre passé et présent, entre rêve et réalité, qui saura vous emporter, et ce dès les premières pages de ce livre.
    Une phrase semble résumer à la perfection ce conte moderne : les roses ne sont pas aussi gentilles qu'elles en ont l'air.


  • 4 octobre 2020

    Carole Martinez, toujours aussi formidable conteuse

    En Bretagne, Lola, placide et boiteuse mène une vie solitaire, qui lorsqu’elle ne travaille pas dans son bureau de poste cultive son jardin avec application. Elle vient d’une région d’Espagne où, à l’approche de leur mort, les femmes écrivent des secrets qu’elles cachent dans des coussins décorés de cœur. Lorsque l’un d’eux éclate et laisse découvrir les non-dits de son aïeule Inès, la vie de Lola s’en trouve bouleversée. Carole Martinez, toujours aussi formidable conteuse, nous embarque dans un monde où le merveilleux et le réel se côtoient.


  • Conseillé par
    2 octobre 2020

    C’est à Trébuailles, loin de son mari et de ses enfants, que Carole Martinez a décidé de s’exiler afin d’écrire son prochain roman, une réécriture de Barbe-Bleue. Elle n’a pas choisi cet endroit par hasard, mais guidée par une vieille carte postale où l’on peut voir ce village breton et une de ses habitantes que l’auteure imagine solitaire et boiteuse. Mais sur place, son roman lui échappe, Barbe-Bleue se refuse à elle. Heureusement, elle fait la connaissance de Lola Cam, la postière de Trébuailles. Mal habillée, un brin revêche, célibataire et boiteuse (!), Lola pourrait être sans intérêt si elle n’avait, au fond de son armoire bretonne, les cinq cœurs cousus de ses aïeules. Car, selon une tradition espagnole, les femmes de sa famille, au soir de leur vie, ont enfermé leurs secrets les plus intimes dans un cœur cousu à la main, avec la certitude que leurs confidences resteraient scellées pour l’éternité. Or, le cœur en taffetas noir s’est décousu. Lola ne lirait pour rien au monde ce qu’il contient mais sa nouvelle amie Carole…

    Carole Martinez nous invite au cœur de son imagination et de son travail de création littéraire. Elle se met en scène dans un roman où se croisent les époques, les personnages les plus improbables et sa touche personnelle, mêlant merveilleux et fantastique.
    L’histoire, ou plutôt les histoires, partent dans tous les sens. C’est à si perdre, entre le destin d’Ines Dolores, l’aïeule de Lola, l’irruption dans la vie de la postière d’un acteur qui joue le rôle de Pierre, un soldat de la première guerre mondiale, le véritable Pierre et son histoire d’amour impossible avec Marie la boiteuse, les fameuses roses fauves au parfum vénéneux, etc., etc. Les histoires s’imbriquent les unes dans les autres et les esprits cartésiens resteront malheureusement sur leur faim. Il faut se laisser porter par la faconde de l’auteure, entrer dans son univers magique sous peine de rester sur le bord du chemin. Car si Carole Martinez est une formidable conteuse, elle s’est peut-être laissée un peu déborder par son imagination fertile et son roman est moins abouti que les précédents. Chaque histoire aurait mérité d’être approfondie, Ines Dolores et ses filles auraient même mérité un roman rien que pour elles. Et à quoi bon se mettre en scène, raconter les affres du travail d’écrivain ? D’autres l’ont fait avant elle, mieux ou moins bien, peu importe, cela ne fait que nuire au rythme propre du roman.
    Bref, cette lecture a été une petite déception.


  • Conseillé par (Libraire)
    21 août 2020

    Dans son nouveau roman "Les roses fauves", Carole Martinez, avec ses talents de conteuse hors-pair, nous invite dans la maison-bureau de Poste de Lola, dans un village isolé de Bretagne.
    Sous ses airs distants et froids, le feu brûle en Lola. Sera t'il libéré par la lecture des secrets de ses aïeules? Attention au parfum sensuel et envoutant des roses fauves...