Le Kabbaliste de Prague

Marek Halter

Robert Laffont

  • Conseillé par
    25 mai 2010

    Le Golem m'a enchanté !

    Je me suis plongée dans cette ouvrage avec beaucoup d’interêt. J’avais envie de découvrir cette histoire du Golem dont je n’avais jamais entendu parler .
    C’est donc grâce au livre de Marek Halter et sous les pas du personnage principal (et non fictif) David Gans que j’allais lever le voile d’une petite partie de l’histoire du peuple Juif, celui de l’Europe Centrale.
    N’étant pas une habituée des termes religieux et/ou hébraïques , j’ai beaucoup apprécié le glossaire qui se trouve à la fin du livre et qui permet de comprendre chaque mot ou expression utilisée par l’auteur.

    En nous racontant cette histoire du Golem, mêlant vérité et fiction, l’auteur, Marek Halter , veut nous faire réfléchir de façon subtile.
    Lorsqu’on tourne chaque page , on a souvent l’impression que David Gans par l’intermédiaire de Marek Halter nous parle doucement à l’oreille. Comme si un conteur était près de nous , et nous racontait cette histoire.

    Cette histoire de Golem fait écho à des thèmes toujours actuels et traités ici via la voie d’un conte philosophique ou d’un exégèse.

    L’auteur nous démontre encore par cette histoire combien l’Homme est souvent insatiable.
    Qu’il a tant de mal à se contenter des petits bonheurs même si il sait en parler.
    Que l’homme a tant de difficultés à donner de la mesure en toutes choses , dans toutes ses actions .

    J’ai beaucoup aimé la place de la femme dans cette histoire ….la place de la raison ???de la clairvoyance ? La vivacité d’esprit d’Eva, son don pour l’observation lucide de l’être humain et des faits qui l’entourent.

    Marek Halter , nous montre aussi combien à cette période (XVIème siècle) et les siècles précédents , déjà, les populations juives étaient persécutées et isolées.
    Que cette population peut faire des choix , mais que la conduite qui en découle est tout aussi importante afin que le persécuté ne devienne pas le persécuteur .

    Un récit réellement foisonnant d’anecdotes historiques, d’un grand intérêt , un grand champ de réflexions qui s’offrent à nous grâce à de très nombreux passages très instructifs.
    David Gans et Eva , les personnages principaux m’ont entrainé dans leurs pérégrinations sans un seul moment d’absence ; et les écrits de Marek Halter restent encore bien présents dans mon esprit. Le Golem m’aura enchanté !


  • Conseillé par
    14 mai 2010

    Me première rencontre avec un roman de Marek Halter et premier constat : j’aime beaucoup son style d’écriture ; très fluide, des mots bien choisis, à certains moments j’avais réellement la sensation d’entendre parler le narrateur et çà c’est très bon signe.

    J’ai beaucoup aimé cette impression de sérénité intérieure doublée de sagesse qui se dégage de ces phrases, malgré la peste, malgré les persécutions.

    Autre point positif, le côté historique ; ne connaissant pas vraiment les croyances du peuple juif, je me suis laissée conduire à travers Prague, à travers les us et coutumes de ces gens et -même si parfois j’ai eu envie de secouer le personnage principal- ce roman m’a poussée à vouloir en savoir plus. Et ces rencontres avec des personnages célèbres, Galilée, Tycho Brahé….cette naissance de la connaissance scientifique moderne, toute une époque à explorer.

    Côté personnages, je me suis donc très vite attachée à David Gans le narrateur ; comme je le disais précédemment j’ai eu parfois envie de lui dire de se bouger un peu, mais très vite je me retrouvais plongée dans sa façon de penser et là est une des grandes forces de Marek Halter, nous décrire un mode de vie différent du nôtre et nous faire entrer dans l’esprit, voire dans l’affect des personnages. Eva, l’héroïne féminine, véritable passionaria, apporte cette touche de révolte complètement nécessaire, un petit air de romance et surtout le fil conducteur de la parabole.

    Car oui, vient en seconde partie du roman l’apparition du golem, une partie teintée de fantastique mais surtout dotée d’une morale forte ; lequel est le plus humain, l’homme ou l’être de boue ?

    Alors comment dire ? J’ai lu ce roman très vite, véritablement intéressée par la suite des événements, mais j’ai trop ressenti la coupure entre la première partie et l’apparition du golem. Paradoxalement je fais tout à fait le lien entre les 2, je pourrais raconter l’histoire d’un seul tenant en montrant bien le lien de cause à effet et pourtant je ne saurais dire pourquoi j’ai pratiquement eu la sensation de lire 2 histoires différentes avec les mêmes personnages et cette sensation m’a un peu coupé dans ma lecture.

    Ensuite j’aurais voulu mieux comprendre la Kabbale ; c’est vrai que c’est un concept extrêmement complexe, mais là les explications m’ont plus embrouillée qu’autre chose. Je suis toujours à mille lieues d’avoir tout compris à la kabbale et à ses ramifications.

    Au final, un bon roman, très agréable à lire, des personnages attachants et un style qui me plait énormément ; néanmoins pas un souvenir impérissable, peut-être -sûrement même- une ouverture vers d’autres connaissances, d’autres recherches.